Avec "La maison près du cimetière", le réalisateur Lucio Fulci signe son dernier grand film d'épouvante tendance horrifique. Le script, peu innovant, relate l'installation d'une famille dans une maison ( près d'un cimetière familial, mais cela apporte peu à l'histoire, si ce n'est de donner l'occasion à l'auteur d'insérer dans le film de longs travellings, dont il a le secret, sur les tombes, participant ainsi activement à l'ambiance macabre générale ), cachant un secret immonde dans sa cave, puisque l'ancien propriétaire des lieux, le docteur Freudstein, y survit grâce aux cellules humaines qu'il prélève sur ses victimes. A cette intrigue principale, le réalisateur ajoute une touche onirique et mystérieuse avec cette petite fille étrange et médium, visible uniquement par le jeune fils de la famille. Une fois encore, Lucio Fulci arrive aisément à créer une atmosphère lourde et pesante, propice à générer l'angoisse et le suspense, aidé par les décors sinistres de la demeure. Mais le réalisateur ne néglige pas pour autant les séquences terriblement sanglantes, avec des meurtres graphiques riches en gros plans et jaillissements de sang, mais aussi putrides avec le mort-vivant et ses asticots sortant du ventre, ainsi que son laboratoire regorgeant de morceaux de cadavres. Et l'on sent bien que ce sont ces tableaux gores qui ont le plus intéressé l'auteur, tant les séquences intermédiaires semblent par moment quelque peu bâclées. Le métrage n'hésite pas non plus à confronter largement un jeune garçon à toutes ces horreurs, s'attaquant de front à l'un des tabous modernes. Le talent du réalisateur éclate ici encore et son style si particulier inonde le film, avec ces gros plans serrés sur les visages toujours aussi efficaces et sa manière si personnelle de filmer le macabre. L'interprétation est convaincante, Katherine McColl est toujours aussi inspirée, et même le garçonnet est crédible. Les effets spéciaux saignants de Giannetto de Rossi sont extrêmement réalistes et généreux, à base d'égorgements et de coups de couteaux terribles ( le gorissime meurtre de l'agent immobilier ) mais moins nombreux que dans les autres "classiques" du réalisateur. Donc, "La maison près du cimetière", même si elle marque quand même le début de la fin de la grande époque de son réalisateur, n'en demeure pas moins efficace, stressante et d'un gore sérieux des plus réjouissant !
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