Après ses deux "Ring", le réalisateur Hideo Nakata persiste dans l'épouvante intimiste, avec l'histoire de cette jeune femme divorcée venant avec sa fillette habiter un appartement sordide, non loin de l'endroit où une autre fillette a disparu quelques temps auparavant. D'emblée, le réalisateur invite le spectateur a prendre partie pour son héroïne et à compatir à ses déboires, tout en plaçant rapidement un premier élément surnaturel ( dans l'ascenseur ). Ensuite, l'intrigue dissémine sporadiquement ses éléments explicatifs, nous amenant à faire connaissance avec la fillette disparue, sans oublier de ménager des séquences propres à générer quelques frissons, et ce jusqu'à la révélation amenant la toute dernière partie du métrage, riche en rebondissements et capable de faire sursauter le spectateur, même si certains effets sont légèrement prévisibles ( la baignoire ). La conclusion du film, ouverte, laissera hélas quelques questions sans réponses. Dans "Dark water", on retrouve aisément le style du réalisateur, qui a fait en grande partie le succès des "Ring", et cette façon formidable de gérer l'effet d'attente du spectateur, pour ainsi donner plus de forces encore aux séquences terrifiantes de son oeuvre. Ainsi, l'isolement que ressent l'héroïne est parfaitement représenté par son environnement dépouillé, dans cet immeuble vide de tout voisin ( mises à part les deux mégères du début ) et relativement glauque, presque insalubre, effet encore accentué par une photographie terne, excluant toute couleur vive ( à l'exception de petit sac rouge ). Les apparitions du fantôme sont, quant à elles, toujours aussi efficaces, largement rehaussées par une musique oppressante, et renforcées par la présence continue de l'élément liquide, qui explosera lors du final, mais surtout lors de la magnifique séquence de découverte de l'appartement du septième étage. Enfin, le réalisateur idéalise la mise en parallèle des différentes époques, notamment à l'aide de plans identiques ( pour l'arrivée devant l'immeuble, par exemple ). L'interprétation est ici convaincante, la petite fille arrivant à faire passer énormément d'émotions et l'actrice principale a un jeu naturel exemplaire. Donc, ce "Dark water", s'il n'est peut-être pas aussi définitif que le premier "Ring", auquel on ne peut s'empêcher de le comparer, fait preuve d'une intensité et une force en émotions rarement égalées ces derniers temps !
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