Ce "Shadow builder" est une adaptation moderne d'un nouvelle de Bram Stoker illustrant l'éternel combat entre le Bien et le Mal. En effet, le script place un curé, homme de main de l'église, devant affronter un démon cherchant à faire régner l'enfer sur terre en sacrifiant un enfant, élu de Dieu. A partir de ce pitch somme toute classique, le film dispense une intrigue linéaire, bien axée sur son thème principal et utilise adroitement bons nombres de figures imposées du genre ( notamment le démon ne pouvant supporter la lumière, les cerbères ), ainsi que quelques clichés religieux ( les allusions à la Bible, la cérémonie du final ), mais surtout laisse une grande place à l'action, ne laissant de répit à ses protagonistes que pour découvrir avec précision les intentions du Malin. La réalisatrice arrive rapidement à rendre ses personnages sympathiques, voir même attachants ( le curé ), ce qui aide largement à se sentir concerné par les différentes péripéties proposées. Le film se laisse même aller à quelques idées plutôt malsaines, quand la folie prend possession des habitants de la petite ville, avec ces bambins démembrant leurs poupées, ou lors du final à la limite du blasphème. Le démon en lui-même à plutôt fière allure, tantôt vaporeux, tantôt bien réel, et même s'il se laisse aller à quelques "bons mots" assez inutiles, cela n'entrave pas trop son impact, ne côté sérieux du film, où le seul humour distillé provient de situations annexes à l'intrigue elle-même. Le métrage parvient à générer un petit suspense à plusieurs reprises ( la scène dans le cimetière (!), celle dans la clinique vétérinaire ), et à surprendre quelquefois son spectateur. La mise en scène de la réalisatrice est relativement nerveuse, aidant par la même occasion le film à garder un rythme vif et l'interprétation est convaincante, portée par un Michael Rooker toujours aussi brillant dans ce rôle de curé désabusé et les effet spéciaux du métrage sont de bonne facture, que ce soit dans la représentation du démon ou dans les tombées en poussière des victimes. Donc, ce "shadow builder" se laisse agréablement voir, mais sans provoquer un enthousiasme démesuré non plus !
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