Suivant quelque peu tardivement la vague des slashers post-"Scream", ce "Cherry falls" a le mérite de ne jamais se prendre au sérieux, mais surtout de prendre complètement à contre-pied le genre. En effet, le script introduit dans une petite ville un tueur s'attaquant uniquement à de jeunes vierges, allant ainsi à l'opposé de ce que nous avaient habitué les "Vendredi 13" et consorts où justement l'acte sexuel était synonyme de mort certaine. Sorti de cette idée directe entraînant quelques situations bien délirantes, dont une soirée entre étudiants dont le but avoué sera pour les participants de se déniaiser afin de ne plus être des victimes potentielles, qui finira en joyeux massacre limite foutoir, le film ne sort guère des clichés du genre, entre meurtres plutôt softs ( avec un meurtrier au look basique mais à l'arsenal "impressionnant" ), fausses pistes à peine exploitées et un twist final peu inventif, mais se réservant quelques séquences d'action assez fortes et porteuses d'une petit suspense. Par ailleurs, le métrage s'emploie à "salir" ses personnages normalement respectables ( flic, proviseur...) et fait preuve d'un humour qui, s'il reste quand même régulièrement très terre à terre ( les "pas beaux" draguant ), affiche une bonne santé communicative ( la hache du tueur coincée dans un crâne ), demeure parfois à la frontière de la parodie ( la pagaille du final et sa gigantesque bousculade dans l'escalier ) et profite astucieusement de son sujet ( le shérif questionnant sa fille sur sa virginité ). La réalisation est de bonne facture, dynamique et participe à donner au film un rythme des plus alertes. L'interprétation est ici convaincante, basée sur des personnages beaucoup moins stéréotypés qu'à l'accoutumée, avec notamment une Brittany Murphy très inspirée et crédible dans son rôle de jeune fille vaguement coincée mais réaliste, irrésistiblement attachante. Les effets spéciaux, quant à eux, se limitent à quelques éclaboussures, assez expansives lors du final et à des plans très rapides, presque subliminaux pour décrire les actes de l'assassin. Donc, ce "Cherry falls" détourne agréablement le genre et, en grande partie grâce à son côté comique bien débridé, réussit aisément à faire passer un agréable moment !
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