Installant son intrigue dans une petite île isolée, presque hors du temps, ce "Hémoglobine" nous conte les mésaventures d'un jeune homme, atteint d'une maladie du sang, cherchant dans ses origines les sources de son mal. Et bien entendu ce qu'il découvrira ne sera pas du meilleur goût puisqu'en effet celui-ci est l'un des derniers descendants d'une famille consanguine, difforme et obligée de se nourrir de chair humaine ( essentiellement des cadavres ) pour survivre. Toute la grande première partie du film se développe sur un faux rythme, prenant largement le temps de présenter ses personnages et ne laissant intervenir qu'avec une extrême parcimonie les éléments précurseurs d'un final qui verra toutes les goules sortir des tunnels sous-terrains où elles se cachaient pour attaquer les habitants. Par ailleurs, le métrage n'exploite que très partiellement ses idées ( le déplacement du cimetière qui prive les monstres de matière première, la mort de l'un d'eux, qui ne servira qu'à une séance d'autopsie soft ), cherche plutôt à faire de la psychologie sur ses protagonistes ( la jeune fille envieuse de ce couple débarquant du continent, le cruel dilemme du "héros" ) et laisse beaucoup de zones d'ombre ( pour ne pas dire d'invraisemblances ) inexplorées. Malgré tout, le film parvient par moments à être efficace, que ce soient dans les flashes très réussis qui assaillent l'interprète principal et lors de séquences distillant quelques frissons ( l'attaque nocturne dans le cimetière, l'assaut du phare ). Par contre, les créatures, sorte d'humanoïde de petite taille, ont un graphisme beaucoup trop restreint pour être vraiment crédible ou effrayante et les scènes de meurtres sont trop rapide pour être réellement expansives. Le métrage parvient juste à mettre en avant son côté glauque et putride lors d'une séquence, encore une fois trop brève, de découverte du garde-manger des goules. L'interprétation est assez quelconque, sans relief et même Rutger Hauer reste désespérément transparent. Les effets spéciaux restent sommaires dans l'animation des monstres et le gore présent ici est très timide, utilisé en plans ultra-courts. Donc, ce "Hémoglobine" se laisse voir, très passivement et n'est sauvé que par ses vingt dernières minutes, quelque peu énervées, mais prévisibles et évitant une fin en happy-end trop lourde!
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