Dans ce "Alligator", réalisé par Sergio Martino, un habitué du cinéma "bis" italien, c'est la construction d'un luxueux complexe hôtelier qui réveille un alligator gigantesque, considéré comme un dieu par les indigènes locaux. La trame de l'intrigue est terriblement classique, avec quelques attaques, le propriétaire des lieux qui ne veut pas avertir les touristes présents et un massacre final, avant que le héros ne vienne faire exploser le monstre, le tout saupoudré de l'obligatoire love story, mais est agrémenté par la participation active de la tribu primitive, représentant un danger supplémentaire pour les protagonistes. Sinon, le réalisateur décline parfaitement l'aspect "carte postale" de son métrage ( surtout dans la première demi-heure du film ), avec de nombreuses prises de vues pittoresques, ainsi que les incontournables stock-shots animaliers presque déplacés quant aux animaux proposés, et n'hésite pas à y aller de son petit pamphlet écologiste éculé sur le respect de la Nature et des indigènes. Les assauts de la créature restent bien pâles et sans réelle dimension, tandis que les fausses alertes ( plaisanteries, tronc d'arbre ) sont décelables trop facilement. Ce n'est même pas la peine d'évoquer un quelconque suspense ou un climat de tension, tant les différentes situations sont archi-prévisibles et l'issue de l'histoire courue d'avance. Le réalisateur met en oeuvre toute son expérience pour assurer une mise en scène efficace qui participe à donner un bon rythme au métrage. L'interprétation est correcte, dominée par un Mel Ferrer certainement enquête de cachets et l'animation de l'alligator est potable, celui-ci étant filmé soit en très gros plans assez réussis, ou remplacé ensuite par des maquettes pas trop ridicules pour les plans d'ensemble ! Donc, ce "Alligator" peut se laisser voir, avec une certaine indulgence et par nostalgie du "bis" italien des années 80 !
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