Le romancier Yann Moix adapte son roman à succés sur les "sosies" au cinéma. Le résultat est un film à paillettes, couleur bonbon, rythmé, léger, joyeux et un brin mélancolique comme une chanson de cloclo.
Mais Moix peut remercier Benoit Poelvoorde. En effet, que serait cette comédie sans le phénoménale wallon qui est bien plus qu'un joyeux drille ?
Ainsi Poelvoorde ressemble peu à un sosie de Claude François ! Qu'importe ? Dans la démesure, il écrase la concurrence, alliant la finesse à la démence.
L'acteur belge en acceptant ce rôle de sosie de Claude François en avait deviné tout le potentiel. Car, dans la famille des sosies, il y a les humbles, effacés derrière leurs idoles, et il y a les Bernard Frederic. Dès qu'il endosse les habits de cloclo, B. Fredéric devient un monstre D'égoïsme, qui tyrannise ses bernadettes, fait réviser "le téléphone pleure" à son fiston, écume les foires aux asperges, mais verrait bien Johnny en "has been" ringard.
Si Poelvoorde est attiré par ces "gens de peu" qui veulent tout, c'est aussi par nature. La sienne est volcanique, extravertie. Une vraie pile électrique, qui vit au calme chez lui, mais qui, sur un plateau bouffe l'espace.
Bref Benoit Poelvoorde a trouvé en Bernard Fredéric son clone parfait.
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