Réalisé par Terry M. West, un habitué de la boîte de production Seduction Cinema, spécialisée dans les films fantastiques semi-parodiques polissons, qui voulait réaliser un "vrai" film d'horreur, ce "Flesh for the beast" tente de renouer avec les classiques, notamment italiens des années quatre-vingt. Le script revisite le thème de la maison hantée avec ce groupe d'experts en paranormal venant sonder une demeure célèbre pour ses mauvaises vibrations. Le film, après une intro joyeusement gore et percutante, perd un peu de temps dans la présentation des personnages et des lieux, avant que l'intrigue ne démarre réellement, dès que les différents protagonistes se soient séparés pour explorer le bâtiment. Dès lors, le métrage gagne en intensité, jouant efficacement sur l'effet d'attente, sentiment renforcé par une photographie terne et délavée ( mettant par ailleurs en avant de belle façon les débordements sanglants ), propice à dissimuler des créatures dans ses ténèbres. D'ailleurs, les apparitions fugaces seront percutantes, jusqu'à ce que les personnages se retrouvent un à un face à une des trois succubes que renferme la maison. Mais c'est certainement dans cette partie du métrage que le bas blesse légèrement et que le réalisateur retrouve ses "vieux démons", effeuillant très facilement ses ( très jolies ) actrices pour des séquences assez chaudes mais également prenantes se terminant bien entendu par un meurtre le plus souvent gore, avant de nous amener vers un final, certes inattendu mais plutôt basique. On voit bien que le réalisateur a voulu avec ce film rendre hommage aux classiques de Lucio Fulci, notamment dans un cadrage serré sur les visages de ses acteurs et une ambiance morbide, magistralement rendue pendant le générique de début, et sanglante, mais également par le présence de zombies sans grande utilité pour l'intrigue. Mais hélas, l'étroitesse du budget se fait également ressentir, notamment au niveau des effets spéciaux, certes expansifs dans le gore, mais trop souvent réduit à des éclaboussures, et dans le maquillage des succubes, limité au visage. Et le film d'avoir un petit côté Z décevant, surtout lorsque l'auteur se complaît à filmer ses créatures se trémoussant et se délectant d'un cadavre. L'interprétation est plutôt convaincante, avec un Sergio jones, parfait dans son rôle de propriétaire énigmatique et c'est avec plaisir que l'on revoit Caroline Munro, autrefois égérie de la Hammer et victime de joe Spinell dans le "Maniac" de William Lustig. donc, ce "Flesh for the beast", malgré sa bonne volonté évidente, a quand même bien du mal à se hisser au niveau des films auxquels il se réfère !
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