Petite production de Roger Corman, ce "Humanoïd, terreur abyssale" met en scène des mutants issus de manipulations génétiques de l'armée ( pour une nouvelle fois essayer de créer des soldats parfaits ), devant se nourrir d'une hormone spéciale, déversée dans l'océan par des pêcheurs peu scrupuleux dans le but de faire grossir plus vite les poissons. A partir de ce pitch joyeusement improbable, le métrage déroule son intrigue de manière extrêmement classique, avec des personnages très typés ( la brute épaisse n'hésitant pas à polluer la mer, le gentil héros, au courant mais opposé à ces pratiques, qui devra s'allier au petit copain écologiste de sa fille pour combattre les monstres ...) et des rebondissements téléphonés au possible, notamment dans les attaques des créatures et lors du final, qui après une happy-end "obligatoire", laissera présager d'une éventuelle suite. Hésitant constamment entre plusieurs genres, le film multiplie les références presque grossières, les assauts sous-marins, ainsi que le "bain de minuit" évoquent sans vergogne "Les dents de la mer", tandis que l'accouchement dans la douleur rappelle ouvertement "Alien" et certaines séquences se déroulant sur la terre ferme font penser à "C.H.U.D." et à de nombreux films de monstres. Quant au petit message écologiste véhiculé par le métrage, il reste trop simpliste ( "mer polluée, poissons en danger" scandent les apprentis-"Greenpeace" ! ) pour ne pas sombrer dans le ridicule. Mais cela n'empêche pas le réalisateur de nous livrer quelques scènes d'action percutantes, se laissant aller à quelques débordements gores, et d'arriver à rendre ses personnages presque sympathiques, notamment plusieurs seconds rôles pittoresques ( le médecin légiste, le second du shérif bien frappé ) porteurs d'un humour timide mais d'autant plus efficace. Par contre, il ne faut surtout pas chercher ici le moindre suspense ni la plus petite tension, tant l'issue des débats demeure prévisible et les différentes situations sont vues et revues. La réalisation est assez nerveuse, linéaire, aidée par un script privilégiant l'action, et l'interprétation est correcte mais morne et sans relief. Par politesse, on évoquera que très brièvement les créature en elles-mêmes, au graphisme bien laid, très "craignos monsters" et desservies par des effets spéciaux plus que moyens, pour apprécier les plans sanglants plus judicieux et volontaires, quoique légèrement simplistes. Donc, ce "Humanoïd, terreur abyssale" reste un produit consommable mais très vite oubliable !
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