A l'annonce de la mise en chantier du remake de "La Guerre des Mondes", deux réactions totalement antagonistes ont été aperçues, parfois chez une même personne. L'excitation ("Nom de Dieu, c'est Spielberg tout de même !") et la crainte. Comment en effet un cinéaste, certes doué, qui avait par deux fois essayé de nous convaincre que ceux de là-haut ne peuvent être que pacifiques, pourrait-il faire un film ou les E.T. sont belliqueux et très (mais alors très) méchants.
Avouons-le tout de suite. La Guerre des Mondes n'est pas le film attendu de prime abord, c'est à dire un ersatz (réussi) de Independance Day. Nous assistons là à l'antithèse totale du film de Roland Emmerich (mise à part bien sûr le thème principal, à savoir l'invasion Extra-terrestre).
D'une part, Tom Cruise n'est pas Will Smith. Il ne se ballade dans son gros navion un cigare au bec, pour aller "botter le cul aux E.T.". Il ne sort pas ses grosses vannes pourries et ne détruit pas les méchants avec un virus Microsoft Windows.
Non Tom Cruise est un lâche, qui ne cherche qu'à ammener ses enfants à leur mère afin de se décharger d'un poids et de fuir.
D'autre part, Steven Spielberg n'est pas Rolland Emmerich et cela se voit. Le réalisateur des Dents de la Mer et de la Liste de Schindler implique ainsi directement le spectateur dans la plupart des scènes et l'identifie à Tom Cruise pour mieux lui fait croire que les E.T. sont après lui. Car ce que Spielberg fait bien, c'est donner la frousse au spectateur ! Jamais une seule fois (hormis le point de vue de Cruise au tout début, dans son engin) le point de vue du spectateur ne sera dominant. Dès la première séquence des envahisseurs, nous subissons. De plus, comme dans tous ses films d'ailleurs, Steven Spielberg se sert de l'actualité (ancrée en chacuns de nous) pour mettre au point ses séquences ahurissante. La scène de l'invasion de New-York faisant inconsciemment référence au 11 Septembre (poussière, cris, fuites etc). Tout au long du film. Tout au long de la guerre.
En créant (ce film est tellement incroyable qu'il est légitime de ne plus le considérer comme un remake mais bien une création) ce classique presque instantané, Spielberg répond à nos attentes et mieux en crée de nouvelles pour ses films prochains.
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