Longtemps après son remarquable road-movie "hitcher" de 1986, le réalisateur Robert Harmon reprend la route pour ce "Highwaymen" mettant en scène un autre psychopathe. En effet, le script, plutôt classique, nous conte l'affrontement entre un tueur, exécutant ses victimes féminines au moyen de son véhicule, et le mari d'une de ces jeunes femmes écrasées, qui le pourchasse inlassablement dans un sorte de "jeu" qui atteindra son paroxysme lorsque la seule rescapée des derniers méfaits de l'assassin prêtera main forte au héros et deviendra le centre d'une dernière mise en scène macabre, sous forme de redite d'un ancien événement cruel pour les deux protagonistes principaux. Et même si le réalisateur essaye de donner une quelconque envergure à ses personnages, au travers d'un passé douloureux mêlant accidents de voiture, perte d'êtres aimés ou névrose remontant à l'enfance, on sent bien que cela n'est que prétexte pour nous offrir des séquences automobiles, par ailleurs réussies ( le premier accident dans le tunnel ), énervées, prenantes et parfois violentes ( le meurtre de l'amie de Molly ), mais misant avant tout sur l'aspect spectaculaire de la chose. L'autre intérêt principal de ce métrage réside dans le personnage même du tueur, dont l'auteur ne nous dévoilera que petit à petit les motivations et surtout sa singularité, créant ainsi un suspense approprié, mais surtout l'envie d'en savoir plus. Les différents rebondissements s'enchaînent sur un rythme alerte ( heureusement, vu la courte durée du métrage, à peine une heure et quart ) et de façon linéaire, mais sans aucune recherche d'innovation, le final restant quand même prévisible, et surtout, il vaut mieux faire abstraction des invraisemblances et du hasard ( qui fait ici énormément bien les choses... ) pour apprécier pleinement ce film. Plutôt sérieux, voire même sombre et désespéré ( avec ses protagonistes qui sont tous des accidentés de la vie ) au premier abord, le métrage distille malgré tout quelques touches d'humour assez sympathiques, au travers du personnage du policier de la brigade des accidents, toujours en retard d'un métro et malchanceux, jusqu'au final en forme de pied de nez. L'interprétation est ici convaincante et juste, de même que la réalisation de robert Harmon, qui colle parfaitement à l'action, tout en usant avec parcimonie et de manière adéquate de ses effets visuels et les effets spéciaux, notamment les cascades automobiles, sont expansives et arrivent sans peine à avoir de l'impact sur le spectateur. Donc, ce "Highwaymen" s'avère plus qu'agréable à suivre, mais ne laissera pas de trace indélébile dans les esprits !
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