Ian Fleming caressait l'espoir que le toujours sémillant David Niven veuille bien revêtir un jour le smoking de 007: c'est chose faite mais nous sommes en 1966 soit trois ans après la mort du grand romancier.André Bazin n'aura jamais vu les 400 Coups et c'est triste; Fleming, en revanche, l'a échappé belle.Pour Casino Royale,s'entend. Nous dirons: tant pis pour Goldfinger et Opération Tonnerre mais tant mieux pour Casino Royale sorti la même année qu'On ne Vit que Deux Fois.En guise d'apéritif .Mais je ne sais pas lequel précéda l'autre.Non, Casino Royale c'est plutôt le digestif,ou encore le somnifère tant la pauvreté du film et l'allure pedestre de l'intrigue(parodique mais ça ne fait que déplacer le problême)bercent doucement le spectateur et le poussent dans les bras de morphée avant même qu'il ne manifeste le moindre regret d'avoir fait l'acquisition de cet inusable matelas de cinéma, dont personne n'a jamais vu le bout hormis peut-etre les projectionnistes.Terribeul.Woody Allen a beau gémir à ses assaillants armés jusqu'aux dents que "son docteur[lui]a déconseillé le fer", rien ne sauve cette curiosité du naufrage. En attendant que le prochain Casino Royale chasse celui-ci...
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