Ce "Demonicus" nous vient du catalogue de la "full Moon", boîte de production spécialisée dans la série Z gentiment nulle, mais souvent sympathique. Cette fois-ci, le script met en scène un groupe de jeunes en vacances, dispersés dans les Alpes italiennes, cherchant à rallier un point de rendez-vous. Mais très rapidement, l'un d'entre eux découvre une caverne renfermant en son sein la dépouille d'un ancien gladiateur, Tyranus. Ne pouvant résister à l'envie de passer le casque de ce dernier, le jeune homme se verra aussitôt possédé par l'esprit de Tyranus et se mettra en quête de morceaux de corps humains pour lui redonner vie. S'ensuivra une traditionnelle traque dans la forêt hostile, dans la lignée de bon nombre de "survivals", le tout mâtiné d'un soupçon de "Blair witch", pour les protagonistes bien évidemment perdus, jouant de la boussole n'importe comment, sans oublier une bonne part de "slasher" dans la représentation des meurtres. Mais ce qui pèse trop visiblement sur ce film, c'est l'étroitesse de son budget, avec des costumes et des armes antiques sentant le plastique cheap à plein nez, rendant ainsi le gladiateur bien ridicule et kitsch, des effets gores qui, s'ils demeurent assez expansifs, restent trop basiquement exécutés par Joe Castro, pourtant spécialiste en la matière, et une reconstitution de la caverne en studio terriblement voyante. Mais cela n'empêche pas le métrage de se suivre sans déplaisir, ce côté amateur le rendant plutôt drôle, avec aussi des répliques parfois amusantes et des réparties sentencieuses en latin du possédé prêtant plus à sourire qu'autre chose, malgré l'air menaçant qu'essaye de se donner, en vain, l'acteur bien mal inspiré. Et l'action est menée sur un rythme constant, n'étant que très légèrement plombé par des scènes de marche inutiles, et propose des rebondissements trop souvent téléphonés pour espérer avoir de l'impact sur le spectateur, qui ne devra pas s'attendre à beaucoup de suspense et encore moins de frissons. L'interprétation n'est pas du tout à la hauteur, décalée ou carrément inexpressive et la mise en scène du réalisateur suit l'action de manière fluide, mais sans recourir à beaucoup d'effets. Les effets spéciaux, alignant démembrements et décapitations diverses, sont trop simplistes et trop visibles pour paraître crédibles mais ont le mérite d'être très graphiques, et la représentation du gladiateur/démon momifié est d'assez bonne facture. Donc, ce "Demonicus" reste fidèle à la tradition du Z, et ce malgré de bonnes intentions et un script tentant vainement de s'appuyer sur une mythologie originale !
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