Après l’inconsistant « Menace Fantôme », il n’était pas bien difficile pour ce cher Lucas de rectifier un peu le tir afin de conserver un semblant d’intérêt pour ce deuxième opus.
La classe biberon oubliée, le réalisateur consent à passer sur la case ado, étoffant un peu plus ses personnages et musclant également son scénario. Anakin a grandi, il jouit toujours d’un physique poupon et parfait, son idylle avec la princesse Padmée baigne dans la guimauve la plus totale, les amateurs d’harlequin sont aux anges. Pour le reste, Lucas a définitivement cloué le bec à ce cher Jar Jar en nous soulageant de ses singeries, R2D2 et C3PO s’imposant naturellement, les frasques de ce dernier dans la scène de sauvetage est un régal d’humour.
Les personnages humains se mettent en place, mais manquent toujours autant de charisme, surtout Anakin et Obi Wan, une fois de plus il faut se contenter des multiples effets spéciaux proposés pour combler notre impatience à faire le lien entre ces deux sagas.
La course poursuite en pod est très spectaculaire mais louche malgré tout vers le cinquième élément, le slalom entre les astéroïdes est un régal sonore, mais sent le réchauffé après l’empire contre attaque. La scène dans l’arène montre les limites acceptables qu’une jeune princesse dépasse pour se sortir des griffes d’un dangereux prédateur, enfin le sauvetage des jedi montre les limites de capacité oculaire à absorber trop de plans simultanés. La surenchère numérique est telle qu’elle ôte l’impact visuel désiré, reléguant même ces chers jedi à de la chair à laser.
Une fois de plus, c’est dans la confrontation au bon vieux sabre que l’on tire plaisir à voir ces chevaliers en découdre, Lucas aseptisant toujours ses scènes sans la moindre goutte de sang.
Les paupières d’anakin commencent sérieusement à se froncer, à mon avis le côté obscur n’est pas loin, à moins que le réalisateur n’abuse trop des projecteurs ? L'opération démembrement a également commencé, un "gant de velours" dans une poigne de fer ne serait donc pas une légende ? Cela dit à force d’être titillée par la jolie tresse de ce jeune padawan, Padmée admet l’évidence, y’a quelque chose !
Palpatine et ses énormes mimiques de faux jeton jettent le doute, ne serait-ce pas l’empereur ? Enfin Yoda le sage nous délivre son message sur les méfaits de l'EPO lors de son combat, "Mal dosé tu prendras, boiteux tu seras !"
Il faut bien admettre que la trame cible encore un jeune public, Lucas ayant oublié au passage que les fidèles de la première heure ont grandi. On a plutôt l’impression que ce dernier fait joujou avec ses nouveaux logiciels, abandonnant presque ses personnages au profit de délires numériques que seule la limite humaine permet. Et quand je précise délires, il suffit de voir le nombre incalculable de véhicules engagés dans les combats pour se rendre compte à quel point les techniciens ont du se faire plaisir.
L’ensemble reste visuellement impressionnant pour un second épisode qui donne envie d’en voir son épilogue. Mais derrière cette surenchère d’effets tapageurs pour une distribution encore trop diluée, certaines ressemblances troublantes me mettent en tête un titre plus approprié, « L’empire clone attaque », heureusement que ce filou de Lucas nous a évité "Le pire contre attaque"
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